Les archives littéraires en ligne et à La Boussole !
Une trentaine d’établissements du Grand Est (bibliothèques, musées, services d’archives, maisons d’écrivains…) se sont associés pour vous faire (re)découvrir plus d’une centaine d’auteurs et d’autrices à travers les archives qu’ils ont laissées derrière eux : c’est le projet du site internet Litteraturesque.fr.
Les archives littéraires constituent les coulisses du travail d’écrivain : brouillons, notes de recherche, correspondance, photographies, etc. Le fait de conserver ce type de documents dans des institutions n’a pourtant pas toujours été une évidence : la figure de l’écrivain gagne en reconnaissance à partir de la fin du 17e siècle et les institutions commencent seulement à poser la question de la conservation et de la transmission des manuscrits d’écrivains. En 1881, Victor Hugo est ainsi le premier à léguer la totalité de son œuvre manuscrite et graphique à la Bibliothèque nationale. Des « maisons d’écrivain » apparaissent dans les années 1990 : ces lieux rassemblent les documents manuscrits, mais aussi des objets ayant appartenu à un même auteur. Elles sont ouvertes au public et s’installent souvent dans la maison où l’écrivain a vécu, comme la Maison Albert Schweizer à Gunsbach (Haut-Rhin).
Du côté de Saint-Dié, la médiathèque de La Boussole conserve trois fonds recensés sur Litteraturesque.fr :
Le fonds Yvan et Claire Goll
Isaac Lang, nom de plume d’Yvan Goll, naît à Saint-Dié en 1891 ; il rencontre Claire Studer (née Aischmann) à Genève en 1917. À Zurich, puis Paris et aux États-Unis où ils fuient les persécutions nazies de 1939 à 1947, ils sont poètes, écrivains, journalistes, traducteurs ; en français, en anglais, en allemand. Claire Goll, décédée en 1977, a légué à la ville de Saint-Dié-des-Vosges leurs manuscrits français représentatifs du surréalisme, leurs œuvres d’art ainsi que leur bibliothèque et leur mobilier. Pour en savoir plus : rendez-vous sur Litteraturesque.fr !
Le fonds Ernest Gengenbach
Né en 1903 à Gruey-les-Surance (Vosges), Ernest Gengenbach devait devenir prêtre. Au séminaire de Luxeuil puis à celui de Saint-Dié, il poursuit ensuite ses études à Paris. Mais ses nuits de débauche ne passent pas inaperçu : il est renvoyé à Saint-Dié et forcé de quitter la soutane. Se tournant vers l’occultisme, il écrit dans la veine surréaliste des œuvres érotiques, sataniques, ésotériques. La médiathèque de Saint-Dié conserve une partie de son œuvre écrite sous différents pseudonymes : la suite sur Litteraturesque.fr !
Le fonds Maxime Alexandre
Né en 1899 à Wolfisheim, près de Strasbourg, l’allemand est la langue que Maxime Alexandre utilise à l’école. En effet, l’actuel Bas-Rhin, comme la Moselle et le Haut-Rhin, faisait alors encore partie du « Reichsland Elsass-Lothringen » (Empire allemand). Il traduit en 1916 Une saison en enfer d’Arthur Rimbaud – en allemand. À Paris, il rencontre André Breton et Louis Aragon : il écrit alors en français et s’inscrit lui aussi dans le mouvement surréaliste. Poésie, prose, théâtre : il continue d’écrire malgré ses déboires pendant la Seconde Guerre mondiale. Découvrez son histoire et celui du fonds conservé à la médiathèque sur Litteraturesque.fr !
Jusqu’au 2 avril 2025, des documents originaux sont également exposés à La Boussole, en Boîte au Trésor. Une visite guidée vous est proposée le mardi 11 mars à 17h30.