Fonds Isidore Finance - Escales - Réseau des médiathèques de la communauté d'agglomération de Saint-Dié-des-Vosges

Isidore Finance (1848-1918)Finance

Isidore Finance est né à Sainte-Croix-aux-Mines le 7 février 1848. En 1852, sa famille s’installe à Saint-Dié. Il devient alors apprenti peintre en bâtiment à Saint-Dié chez Victor Franck (1862-1865), puis travaille à Rambervillers et enfin arrive à Paris en juillet 1867.

C’est là qu’il adhère au positivisme d’Auguste Comte, qui deviendra l’engagement philosophique de toute sa vie. Il est président du cercle des prolétaires positivistes de Paris puis de la Société positiviste de Paris. Connu pour ses positions en faveur du mouvement coopératif, il jouit d’une grande autorité dans les milieux syndicaux. En 1891, il est appelé à l’Office du travail, comme chef du bureau des syndicats et des études d’économie sociale. Il achève sa carrière administrative avec le grade de sous-directeur au Ministère du Travail.


A Saint-Dié, il crée avec l’appui de Gaston Save un cercle d’études sociales des travailleurs. Puis, en 1889, il revient à Saint-Dié pour apporter son appui à Jules Ferry lors de la campagne électorale pour les élections législatives.

Il avait réuni une bibliothèque de plusieurs milliers de livres sur la technologie, la sociologie ou encore le positivisme que par testament qu'il légua à la Ville de Saint-Dié afin qu’elle soit conservée à la bibliothèque municipale. Il souhaitait également qu’elle restât ouverte jusqu’à 10 heures du soir pour en favoriser l’accès aux ouvriers.
De plus, il avait créé avec ses économies un capital dont la rente devait servir chaque année à acheter des livres et à payer une partie du traitement des bibliothécaires. En 1921, cette rente s’élevant à 4 300 francs était considérable et permettait de répondre aux volontés du testateur.

Finance tampon 2« 700 ouvrages de technologie furent choisis dans la collection et installés à la Chambre des Métiers de Saint-Dié, mais il ne semble pas que la ville se soit réellement occupée de leur entretien et de leur prêt. Ceux qui entrèrent directement à la bibliothèque municipale, ceux de culture générale, furent catalogués assez rapidement dans un « Fonds Finance » aujourd’hui très apprécié mais toute la documentation sociale, officielle ou non, fut reléguée dans un faux grenier et redécouverte lors du déménagement de la bibliothèque en décembre 1965 et réintégré aujourd’hui au fonds. Quant aux livres de la Chambre des Métiers, ils disparurent dans l’incendie de 1944. Ceci explique le mécontentement de Camille Finance, frère d’Isidore, qui au vu de cette situation renonça à son projet de léguer à Saint-Dié la riche bibliothèque qu’à l’égal de son frère, il avait constitué »1 .

1Regards, mensuel sur les activités de la bibliothèque et du musée ; n° 149; Saint-Dié ; 1985