Les Incunables
La fin du Moyen âge est marquée par l’invention de l’imprimerie à caractères mobiles. C’est là qu’apparaît ce que l’on nomme les « incunables », du latin incunabula signifiant « berceau, origine ». Ce terme désigne l’ensemble des premiers ouvrages imprimés entre 1450 et 1501.
La médiathèque de Saint-Dié-des-Vosges conserve 144 incunables dont la grande majorité porte la marque de leur ancien possesseur : "Emi in civitate Bisuntii anno domini millesimo quatragesimo ..." (acheté en la ville de Besançon, l'an de grâce 148., Jean Monachi").
Lorrain d'origine, Jean Monachi (1440?-1487) a été chanoine à Saint-Dié, avant 1480. Il officie ensuite à l'archevêché de Besançon, où il occupe la charge d'official (juge ecclésiastique). À son décès, en 1487, il lègue par testament ses livres au chapitre de Saint-Dié, "à condition qu’ils soient enchaînés".
Les livres, en grande partie des ouvrages imprimés juridiques, sont alors entreposés dans la petite bibliothèque du chapitre, située au-dessus du cloître, qui avait été aménagée en 1446. Les ouvrages seront saisis en 1790 et transférés à la bibliothèque de Saint-Dié au début du XIXe siècle. La plupart des incunables conservés aujourd’hui proviennent de la bibliothèque de Jean Monachi et constituent un bel exemple d'une bibliothèque juridique à la fin du Moyen Âge. Certaines couvertures portent encore la trace de la chaîne.
Il reste cependant que l’importante collection juridique, léguée par le chanoine Jean Desmoines à l’église de Saint-Dié, fait figure d’exception. C’est parce qu’il était devenu official de Besançon que cet ancien chanoine de Saint-Dié possédait un aussi bel échantillon de littérature juridique. Il semble que nul autre chanoine vosgien n’ait disposé d’aussi nombreux livres de droit, même si cette discipline l’intéressa particulièrement.
